Se libérer de la dépendance au “sachant” : retrouver une spiritualité libre et vivante

Bien souvent, lorsque nous entrons dans le développement personnel ou la spiritualité, nous cherchons un guide. Quelqu’un qui pourra nous montrer la voie, nous transmettre les bases, nous dire par où commencer, où aller, comment y aller.
Il faut dire qu’il est facile de se sentir perdu·e face à un rayon rempli d’ouvrages, d’oracles, de pierres, de pendules, de sauges et d’encens… Par où commencer ? À qui faire confiance ? C’est dans ce flou que beaucoup se tournent vers des thérapeutes, formateur·ices, ou encore influenceur·euses spirituel·les. Ces personnes jouent souvent un rôle précieux. Mais elles peuvent aussi, consciemment ou non, entretenir une forme de dépendance en nous laissant croire que nous ne pouvons pas y arriver seul·es.

Quand l’admiration devient dépendance

Si nous ne restons pas vigilant·es, nous risquons de projeter tout notre pouvoir personnel sur l’autre. On commence à ne jurer que par ces personnes que l’on considère comme "sachantes", qui ont tel ou tel "don", tel savoir, tel résultat. Le risque, c'est de croire que sans elles, nous ne pourrons pas apprendre, évoluer ou comprendre. Et c’est ainsi que la dépendance s’installe, subtilement.
Mais le problème, c’est que la divinité, au sens purement spirituel du terme, est quelque chose qui se vit de l’intérieur. Ce n’est pas un enseignement extérieur à suivre à la lettre. C’est une expérience intime, une reconnexion à soi. Bien sûr, on peut se faire aider pour traverser certains schémas, pour découvrir une pratique ou approfondir une voie. Mais personne ne devrait devenir notre unique référence, encore moins nous imposer une vérité ou une manière de vivre. Car ça, selon moi, c'est le rôle de la religion et, dans les cas extrêmes, des sectes.

Une spiritualité qui se construit de l’intérieur

Je pense que la vraie spiritualité est au contraire une expérience de liberté. Qu'elle se construit sans dogme, sans hiérarchie, sans modèle à copier. Elle s’invente au fil de nos ressentis, de nos élans, de nos doutes, de nos épreuves. On bâtit sa propre spiritualité en prenant ce qui résonne, en laissant de côté ce qui bloque et surtout en questionnant sans cesse ce que l’on croit savoir.

Aujourd’hui, beaucoup de personnes se sont tournées vers la spiritualité pour sortir de leurs schémas de pensées obsolètes, et se retrouvent coincées dans de nouveaux schémas de pensée… Qui ne leur appartiennent toujours pas. D’où l’importance de se libérer de ce qu’on pourrait appeler la "dépendance au sachant", ce personnage qui parfois prétend savoir mieux que nous ce qui est juste pour nous. C’est, selon moi, contraire à l’essence même de la spiritualité : cette conscience que nous ne savons rien des mystères de la vie, mais que nous avons tous·tes, en nous, des clés à explorer, une sagesse profonde à réveiller, une voix intérieure à écouter.

Nous ne sommes pas sur Terre pour suivre à la lettre des chemins tout tracés, mais pour apprendre à marcher sur notre propre voie avec confiance, discernement, et humilité.